Déjà prisée il y a une cinquantaine de milliers d’années par l’homme de Néandertal, la moyenne vallée de l’Ouvèze fut encore appréciée au néolithique et à l’âge des métaux. Plus tard située en territoire gaulois, celui de la tribu des Voconces, elle fut romanisée dans le courant du 1er siècle avant notre ère et fit partie de la cité de Vaison.
Á la chute de l’empire romain, elle fut occupée par les burgondes avant de l’être par les francs. Après la dislocation de l’empire de Charlemagne, elle fut intégrée à la Lotharingie puis au royaume de Bourgogne-Provence et, lors de l’apparition de la féodalité au XIe siècle, devint le fief de la puissante famille des Barons de Mévouillon, ne relevant que du Saint Empire Romain Germanique.
Au XIIe siècle, ils choisirent de s’installer au Buis, devenu pour cette raison Buis-les-Baronnies, et la ville resta jusqu’au début du XIVe siècle la capitale d’un état quasiment indépendant.
En 1317 la Baronnie est achetée par le Dauphin de Viennois, et en 1349 elle est rattachée à la couronne de France comme le Dauphiné lui-même, et suit alors le destin du royaume.
Siège d’un baillage puis d’un vibaillage sous l’Ancien Régime, elle hébergea dès 1310 un couvent de dominicains, devenu séminaire du diocèse de Vaison à la fin des Guerres de Religion, et, vers la même époque, un couvent d’ursulines chargées de l’éducation des filles : institutions qui ont laissé à la ville un cloître, et la façade d’une chapelle dite « porte renaissance » protégée au titre des monuments historiques.
Á la fin de la Révolution, la ville perdit de son importance, mais resta chef lieu de canton et le lieu d’une foire importante, et de beaux marchés durant la saison estivale, notamment sur sa place entourée d’arcades depuis le XIVe siècle.
Il faut enfin noter que, bien qu’ils n’y disposent plus d’aucun pouvoir, les princes de Monaco comptent parmi leurs titres celui de Baron du Buis qui leur fut accordé par Louis XIII en 1642.
Yves Girard